Impliquer les personnes défavorisées

Voilà presque trois ans que le coronavirus a fait irruption dans notre quotidien. Sans transition, la pandémie a été suivie du conflit en Ukraine et de la menace de pénurie énergétique et d’inflation. A chaque fois, les premières victimes sont les personnes défavorisées, donc vulnérables. Afin qu’une société soit en mesure d’absorber au mieux de tels chocs, il est important d’associer les personnes défavorisées aux efforts entrepris tout en s’appuyant sur les réseaux en place, à savoir sur les pairs et les communautés, mais aussi sur les autres ONG, la Confédération et les cantons.
Selon la présidente de la CRS, Barbara Schmid-Federer: «Les crises sont l’occasion de tester de nouvelles solutions et ces dernières années, nous avons exploré des voies inédites. Nous travaillons désormais plus étroitement encore avec d’autres organisations. Et surtout, il est devenu très clair que nous devons associer les groupes de personnes défavorisés à notre action si nous voulons les soutenir au mieux.» Tant la pandémie de coronavirus que l’arrivée en nombre de personnes venues d’Ukraine en quête de protection montrent à quel point il est important pour les acteurs étatiques et les organisations de la société civile de collaborer.

Les crises touchent tout le monde. Mais pas avec la même intensité.

Les crises touchent avant tout les personnes en situation de vulnérabilité, c’est-à-dire les personnes socialement défavorisées ou avec des besoins de protection accrus comme les personnes touchées par la pauvreté, les enfants, les jeunes, les personnes âgées ou malades, les parents seuls, les personnes issues de la migration ou les personnes isolées. Sans oublier les personnes privées d’un accès adéquat aux soins ou pour lesquelles il n’existe aucune offre adaptée, comme par exemple les sans-papiers. Les répercussions économiques des crises les affectent plus fortement. Rémunérés à l’heure, ils ne bénéficient pas du même niveau de sécurité de l’emploi que les autres. Leur santé physique et mentale est plus fortement mise à l’épreuve, ou l’information et les soins leur sont difficiles d’accès.
Défi considérable, tout particulièrement en période de crise, l’accès à l’information influe notamment sur l’accès aux prestations du social et de la santé. Les informations et les offres doivent atteindre tout le monde, indépendamment de la langue, de l’origine, du statut social et du niveau de formation.

Associer les personnes défavorisées en tant qu’expertes

Les personnes défavorisées sont des expertes de leur propre contexte de vie. Il faut donc impérativement les associer au développement des offres qui leur sont destinées. C’est l’unique moyen de garantir que l’information et les prestations parviennent véritablement jusqu’à elles. Les réseaux mis en place durant les périodes plus calmes et les contacts noués avec les interlocuteurs clés renforcent la confiance mutuelle, ce qui permet une activation rapide en cas de crise. Les facteurs d’exclusion peuvent être identifiés conjointement et éliminés à l’aide de mesures adéquates.

Offres de la CRS pour les personnes défavorisées

Migesplus.chOuvre dans une nouvelle fenêtre centralise au niveau suisse des informations multilingues et faciles à comprendre en matière de santé. Des spécialistes prodiguent leurs conseils et contribuent à l’élaboration et à la diffusion d’informations à bas seuil, de manière à ce que les groupes cibles socialement défavorisés puissent être atteints eux aussi. MigesmediaOuvre dans une nouvelle fenêtre met en relation les médias des collectivités migrantes et des organisations menant des campagnes de santé publique afin de promouvoir la diffusion d’informations et la prévention.
La CRS déploie en outre des activités de lobbying et de plaidoyer destinées à faire valoir les intérêts des personnes défavorisées.