Quand les Redcross Clowns arrivent, c’est la fête!
Bénévoles de la Croix-Rouge, des clowns d’intervention sociale égaient le quotidien des familles qui vivent dans des centres pour requérants d’asile. A leurs yeux, le rire des enfants est la plus belle des récompenses.
«Ces enfants n’ont pas la vie facile, c’est tellement gratifiant de leur offrir un peu de légèreté! Ils m’apportent autant de joie que je leur en donne», raconte Zilibii, clown de la Croix-Rouge.
Que font les clowns d'intervention sociale?
Les clowns d’intervention sociale ne se produisent pas en spectacle. Au diapason avec le public, ils composent en fonction de la situation – ils n’ont aucune attente. Ils jouent et improvisent avec des foulards, des bulles de savon, des craies, des rubans et du papier, tapent des mains, sautillent et dansent. Jamais ils ne font rire aux dépens de quelqu’un.
Cäcilia Erni, bénévole à la Croix-Rouge, se glisse dans la peau de son personnage dans la salle de classe du centre de transit Thurhof à Oberbüren. Salopette en jean, couettes rousses en bataille, casquette, nez rouge: la clown Zilibii est prête. D’une gaieté contagieuse, elle est aussi adorable et rigolote qu’un bambin bien reposé.
Grand remue-ménage devant la salle de gymnastique. Les enfants se pressent à la porte vitrée pour entrevoir les clowns. Des papas réprimandent les plus impatients, sans grand succès. Comme annoncé sur le tableau noir, Stefanie Schmid ouvre la porte à 14h30 précises.
Une volée d’enfants de tous âges se précipite à l’intérieur sans remarquer que Zilibii, farceuse, est cachée derrière la porte.
Les Redcross-Clowns superstars
Autour des autres clowns, ça tourbillonne à qui mieux mieux. En une seconde, c’est parti: on chante, on joue, on danse aux quatre coins du gymnase. Des petits d’à peine 3 ans osent tout autant participer que l’aînée, une adolescente de 13 ans.
«C’est sympa pour les enfants, mais aussi pour nous, les parents!», s’exclame un père qui participe joyeusement au tintamarre. Il se présente: Ramasi, originaire de Géorgie. «Il y a très peu d’activités à faire avec nos enfants. C’est parfois difficile, parce que les gens qui vivent ici sont très différents», explique Ramasi. Mais il tient à remercier toutes les personnes qui, au centre, se plient en quatre: le personnel mais aussi la Croix-Rouge, grâce à qui les clowns viennent apporter leur grain de folie.
Des au revoir difficiles
Tôt ou tard arrive le moment le plus délicat pour Zilibii et ses collègues, qui doivent mettre un terme à cette fête. Les enfants ne veulent pas les laisser partir. «Notre plus belle récompense? Quand des mamans nous ont suppliées de rester encore un peu», se souvient Zilibii un peu plus tard en redevenant Cäcilia Erni.
Voir leurs réactions est plus gratifiant que n’importe quelle rémunération.
Zilibii, Clown de la Croix-Rouge
La patomime, un langage universel
Il y a quelques années, des bénévoles ont pu suivre une formation en social clowning grâce au soutien de la Croix-Rouge suisse (CRS). A Saint-Gall, en Thurgovie et à Zurich, les associations cantonales organisent leurs interventions et prennent en charge leurs frais de formation, de déplacement et de matériel.
Plusieurs fois par mois, des Redcross Clowns se rendent dans des centres pour requérants d’asile des cantons de Saint-Gall, de Thurgovie et de Zurich. Gabriela Siegenthaler, coordinatrice des bénévoles de la Croix-Rouge thurgovienne, organise leurs interventions au Thurhof, le centre de transit du canton de Saint-Gall. Après chacun de leurs passages, elle recueille les avis. «Ils sont toujours positifs! La pantomime est un langage sans mot: l’idéal pour communiquer avec des enfants du monde entier. Le langage corporel d’un clown intervenant social, tout le monde le comprend.»
Stefanie Schmid, responsable du Thurhof, est elle aussi enthousiasmée par cette offre gratuite de la CRS: «Les familles adorent les clowns. Le lendemain encore, on commente leur passage, et la bonne humeur reste palpable.»