Notre engagement en Suisse

En Suisse, la Croix-Rouge est active dans les domaines de la santé et du soutien au quotidien, de l’intégration et de la migration, du sauvetage et de la formation. La CRS est aussi le deuxième prestataire de cours à la population.

Vous trouverez ci-dessous quelques exemples des activités menées par la Croix-Rouge suisse au niveau national dans les domaines de la santé, de l’aide et de la migration en 2023.

La garde d’enfants à domicile offre aux familles un soutien rapide en cas d’urgence. En Suisse, c’est l’unique prestation de ce genre qui permet la prise en charge d’enfants dans un lieu qui leur est familier.

La demande de garde d’enfants à domicile n’a cessé de progresser ces dernières années. En 2023, les heures de garde ont augmenté d'environ 7% par rapport à l'année précédente, dépassant la barre des 140 000 heures. La durée des engagements a elle aussi connu une hausse.

Détresse psychique en hausse

Si près d’un quart des engagements concernent un enfant malade, la plupart visent à soulager des parents atteints dans leur santé ou épuisés, qui ont besoin d’aide pour s’occuper de leurs enfants. Les missions liées à des problèmes psychiques ou à des Covid longs ont fortement progressé, en particulier dans les cantons de Bâle-Campagne, de Genève, de Vaud, de Lucerne et du Tessin. Au Tessin, par exemple, le nombre d’heures de garde a augmenté de 50% par rapport à l’année précédente.

Beaucoup de familles en Suisse ne peuvent pas compter sur l’aide de leur famille ou de leurs voisins en cas d’urgence. Nos bénéficiaires sont souvent des familles monoparentales, mais nous venons aussi en aide à des familles qui cumulent les difficultés.

Un effet stabilisateur pour la famille

L’offre de garde d’enfants à domicile est une solution transitoire qui permet d’éviter qu’une situation de détresse ne se transforme en crise persistante. Les enfants peuvent rester dans un environnement qui leur est familier et n’ont affaire qu’à une seule intervenante – deux mesures qui ont un effet stabilisateur pour la famille. Ils peuvent ainsi vivre de bons moments malgré le contexte difficile dans lequel ils évoluent.

Pour les intervenantes, les engagements dans des familles dont certains membres souffrent de troubles psychiques sont exigeants. Des offres de perfectionnement dans le domaine des maladies psychiques sont en cours d’évaluation.

La Croix-Rouge suisse joue un rôle important pour permettre aux personnes malades ou âgées de vivre chez elles dans de bonnes conditions. Dans l’ensemble des cantons, elle a pris en charge des personnes âgées, organisé des visites de bénévoles pour briser la solitude ou facilité les déplacements des personnes à mobilité réduite en gérant un service des transports. Avec la création en 2023 d’un service des transports à Genève, c’est désormais l’ensemble du territoire qui est couvert par cette prestation.

Relève et conseil pour les proches aidants

Les proches jouent un rôle fondamental dans le soutien aux personnes âgées. Afin qu’ils puissent préserver leur propre santé, la quasi-totalité des associations cantonales de la Croix-Rouge fournit des prestations aux proches aidants. Elle les relaye et les conseille pour les aider à maintenir un équilibre (physique, émotionnel, financier). En 2023, la CRS a soutenu les proches aidants durant 200 000 heures, dont 67 000 heures de soutien à des proches de personnes atteintes de démence.

La Croix-Rouge a aussi organisé des actions symboliques aux alentours du 30 octobre, Journée des proches aidants, pour remercier les proches ou sensibiliser à leur situation. Un podcast a ainsi vu le jour à Zurich. Les proches aidants ont pu bénéficier d’heures de relève gratuites à Fribourg. A Saint-Gall, les personnes aidées ont pu offrir un cadeau-surprise à leur proche aidant.

En 2023, la CRS s’est aussi engagée en faveur des proches aidants dans la sphère politique. Elle participe au plaidoyer en faveur de ces derniers au sein de la Communauté d’intérêt pour les proches aidants (CIPA).

«Rétablir les liens familiaux» est un programme du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge qui comprend plusieurs volets:

• prévention (empêcher les séparations et les disparitions);

• conseil et accompagnement (recherche et élucidation du sort de personnes disparues, prise de contact, réunification);

• plaidoyer et lobbying.

La Croix-Rouge suisse s’engage elle aussi pour le droit au respect de la vie familiale. Elle soutient les personnes domiciliées en Suisse qui ont perdu la trace d’un proche par l’intermédiaire du Service de recherches CRS.

Les personnes relevant du domaine de l’asile qui aimeraient faire venir leurs proches en Suisse, quant à elles, peuvent faire appel au service spécialisé Regroupement familial CRS. Au-delà des prestations de conseil et de la reprise de mandats dans certains cas stratégiques, ce dernier œuvre à l’amélioration des conditions-cadre applicables au regroupement familial: travail de fond, monitoring, mise en réseau, lobbying politique, relations publiques et dialogue confidentiel figurent au nombre de ses tâches.

Ces deux offres contribuent à réunir des familles et à promouvoir la santé psychique et physique des personnes réfugiées en améliorant leurs conditions de vie. La CRS est en effet convaincue qu’avoir sa famille à ses côtés est essentiel à la santé et à l’intégration; c’est d’ailleurs ce qui ressort de sa nouvelle étude de cas, «Familiennachzug: ein wichtiger Faktor für Gesundheit und Integration», parue en allemand en 2023.

L’intégration sociale se déploie dans la vie de tous les jours. Les associations cantonales de la Croix-Rouge et le Service pour requérants d’asile et réfugiés du canton d’Uri proposent des offres qui encouragent les rencontres et améliorent ainsi la cohabitation interculturelle en permettant à des personnes de tous les horizons d’apprendre à se connaître, à s’accepter et à se faire confiance.

La plupart des projets ne pourraient se concevoir sans l’engagement de nos bénévoles, qui jouent souvent un ou plusieurs rôles clés.

Les personnes réfugiées sont nombreuses à avoir vécu des expériences traumatisantes. La Croix-Rouge suisse leur vient en aide en permettant notamment à des adolescents de découvrir en groupe des pistes à explorer pour atténuer les séquelles de leurs traumatismes. Les personnes réfugiées peuvent également trouver un soutien auprès du centre d’accueil psychologique du Service CRS pour requérants d’asile et réfugiés d’UriOuvre dans une nouvelle fenêtre.

Les signes évocateurs d’un syndrome de stress post-traumatique varient d’une personne à l’autre et incluent troubles du sommeil, problèmes de concentration et dépression. Grâce à l’offre à bas seuil START, des adolescents apprennent en petits groupes à surmonter leur stress. Les rencontres ont lieu une fois par semaine et sont animées par des spécialistes au bénéfice d’une formation en psychologie, assistés au besoin par un ou une interprète communautaire.

Tout au long des sept blocs de cours, les adolescents apprennent à comprendre les traumatismes et leurs séquelles, à composer avec leurs cauchemars et à réguler leur stress. Les séances sont axées sur la pratique et le renforcement positif. Cette offre s’adresse aussi aux personnes auxquelles un cadre thérapeutique classique n’est pas adapté. Jusqu’à présent, le Siège CRS a encadré environ 30 groupes, et, depuis 2022, proposé 10 formations.

Service CRS pour requérants d’asile et réfugiés

Le projet START s’inscrit aussi dans le programme du Service pour requérants d’asile et réfugiés Uri de la CRS. Ce dernier dispose également d’un service psychologique qui propose, entre autres, des consultations.

L’offre rencontre un écho très favorable auprès des clientes et clients, qui apprécient la possibilité de parler de leur situation avec quelqu’un – les effets bénéfiques sont tangibles. Chaque personne peut participer à cinq séances au maximum. Durant la phase pilote de deux ans, quelque 90 clientes et clients ont pu être accompagnés dans le cadre de 420 entretiens.

La Croix-Rouge suisse dispose d’une équipe dévolue à l’égalité des chances en matière de santé. Elle veille à ce que les informations sur la santé soient accessibles pour tout le monde, à savoir aussi les personnes ne parlant pas ou peu les langues nationales, peu formées ou se trouvant dans une situation socio-économique compliquée.

Sur mandat de l’Office fédéral de la santé publique, l’équipe «migesplus» met à disposition de nombreux documents et outils adaptés sur sa plateforme migesplus.chOuvre dans une nouvelle fenêtre. En 2023, 142 nouveaux documents, disponibles en une ou plusieurs langues (jusqu’à 28 langues), ont rejoint la plateforme.

Les personnes engagées auprès de groupes de population défavorisés peuvent télécharger ou commander des brochures appropriées sur divers thèmes de santé: migesplus.chOuvre dans une nouvelle fenêtre

Comment tenir compte des groupes de population défavorisés

L’équipe migesplus partage son savoir-faire avec les organismes qui fournissent des prestations ou éditent des documents en lien avec la santé. Elle les conseille sur la façon d’adapter et d’amener leur offre à des groupes cibles défavorisés. Cela comprend des questions liées à la traduction des documents, comme le choix des langues appropriées.
Dans le cadre de ce conseil, l’équipe migesplus travaille main dans la main avec des personnes issues des groupes défavorisés. Elle fait aussi le lien avec des acteurs clés dont la parole compte auprès des personnes défavorisées comme les médias des collectivités migrantesOuvre dans une nouvelle fenêtre. En 2023, l’équipe migesplus a fourni 28 conseils, et trois nouveaux médias ont rejoint son réseau (Alb'swiss TV, Albradio et Radiothamil).

Prévention en matière d’alcool et de tabac

L’équipe migesplus offre un conseil gratuit pour les personnes faisant une demande de financement au Fonds de prévention du tabagisme (FPT) et au Fonds de prévention des problèmes liés à l'alcool (FPA). Des expert-e-s en matière d’égalité des chances y contrôlent l’intégration de cet aspect dans la demande de financement, proposent des mesures d’optimisation et conseillent sur la mise en œuvre du projet. Trente-six expertises ont été réalisées en 2023.
En savoir plus: Projets tabac et alcool | migesplus.chOuvre dans une nouvelle fenêtre

Dispensée pour la première fois en 1958, la formation d’auxiliaire de santé CRS (AS CRS) a célébré en 2023 son 65e anniversaire. Elle visait à l’origine à confier les tâches domestiques à du personnel auxiliaire pour délester les infirmières qualifiées. Véritable réussite, elle a perduré jusqu’à aujourd’hui moyennant quelques adaptations.

La formation d’AS CRS s’adresse à des personnes qui se destinent à une activité professionnelle dans les soins ou se préparent à la prise en charge de proches à domicile. Outre un volet théorique, elle comporte un stage dans un établissement de soins.
Au terme de leur formation, les auxiliaires de santé CRS sont en mesure d’accompagner des personnes tributaires d’une aide et de les soutenir de manière compétente dans leur vie quotidienne, sur instruction du personnel infirmier. Elles aident notamment les personnes dépendantes à se laver, à s’habiller ainsi qu’à boire et à manger.

Un appui précieux

Dotées de compétences de base qu’elles mettent à profit tout particulièrement dans le cadre de la prise en charge de personnes très âgées, porteuses d’un handicap ou atteintes de démence, les auxiliaires de santé CRS complètent idéalement le personnel infirmier. Elles interviennent souvent en EMS, dans des établissements pour personnes handicapées, dans des services d’aide et de soins à domicile, dans des logements pour personnes âgées ou en tant que proches aidantes.

Aujourd’hui, plus de la moitié des participantes et participants à la formation sont issus de la migration. En 2023 comme les années précédentes, le certificat d’AS CRS a offert à des personnes en réinsertion ou reconversion professionnelle et à des personnes issues de la migration la possibilité d’intégrer le monde du travail.

Les auxiliaires de santé CRS sont un pilier du système de santé suisse, et ce depuis plus de 65 ans.